La Vitamine D de A à Z

Tout ce que vous souhaitez savoir sur la vitamine du soleil, véritable neurohormone aux multiples propriétés !

Introduction

 

Depuis plusieurs années, l’intérêt pour la vitamine D est grandissant et vous allez comprendre pourquoi ! Elle est aujourd’hui considérée comme une neurohormone, c’est-à-dire qu’elle assure non seulement une minéralisation optimale des os et des cartilages mais elle joue un rôle dans les performances physiques (sportifs), le déclin cognitif et la dépression, le diabète gestationnel chez la femme enceinte, les pathologies cardiovasculaires, l’intégrité de la muqueuse digestive et possède des effets sur l’immunité.

La vitamine D est plus qu’une vitamine, elle module l’immunité exacerbée dans de nombreuses maladies auto-immunes (sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde…) et elle stimule les défenses immunitaires face à plusieurs infections (tuberculose, grippe…).

 

En France, selon l’étude Nationale Nutrition Santé de 2007, 80% des adultes présentent une insuffisance (taux inférieur à 30ng/ml) dont 42% un déficit modéré (taux entre 10 et 20 ng/ml) et 5% un déficit sévère (taux inférieur à 10ng/ml). La cause de cette carence en vitamine D vient de notre mode de vie « moderne » et d’une alimentation qui couvre de 10 à 20% des besoins seulement. Nous passons majoritairement notre temps, pour la plupart d’entre nous, dans des bureaux. Nos gènes sont conçus pour fabriquer de la vitamine D lorsque nous sommes à l’extérieur à la lumière naturelle du jour.

 

Tous les experts s’accordent pour considérer une supplémentation en conséquence.

 

L’Académie Nationale de Médecine a évoqué en mai 2020 l’importance d’une complémentation en vitamine D dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. En effet, la vitamine D intervient dans la régulation de la réponse cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères de Covid-19. Par ailleurs, une corrélation significative entre de faibles taux de vitamine D et la mortalité par Covid-19 a été démontrée.

 

Métabolisme de la vitamine D

 

De rares sources alimentaires apportent de la vitamine D, sous forme de vitamine D2 d’origine végétale, ou de vitamine D3 d’origine animale, environ 10% de nos besoins (100g de sardine apporte 7,5µg, un jaune d’œuf 0,75µg pour des besoins journaliers estimés à 20µg pour un adulte).

 

Les doses de vitamine D sont souvent exprimées en unités internationales (UI) plutôt qu’en microgrammes (µg). Pour s’y retrouver, 1 µg correspond à 40 UI.

 

C’est sous l’action des UVB, à partir d’un dérivé du cholestérol, le 7-dehydrocholestérol, que la peau produit notre source principale de vitamine D. Elle est ensuite transportée dans le sang via une protéine, la DBP (Vitamin D Binding Protein).

 

Notez que 5 à 10 minutes d’exposition au soleil des bras et des jambes, en été à midi, produisent 3000 UI qui peuvent être stockés pour nos besoins en période hivernale.

 

Cette synthèse peut être altérée par différents facteurs :

  •  L’âge. Au-delà de 70 ans, la quantité de 7-dehydrocholestérol cutané n’est plus que de 25% par rapport au jeune adulte. De la même façon, la synthèse de DBP baisse.
  •  La pollution atmosphérique.
  •  L’utilisation des crèmes solaires qui stoppent 99% des UVB pour un indice de 15,
  •  Le soleil trop bas sur l’horizon à nos latitudes d’octobre à avril
  • Les traitements hypocholestérolémiants.

 

Pour être active, la vitamine D est transformée au niveau hépatique sous l’action d’une enzyme (une hydroxylase) en 25-hydroxy-vitamine D. C’est cette forme qui est mesurée dans vos analyses de sang.

 

Elle est ensuite transformée dans différents sites (rein, colon, sein…) en 1,25-dihydroxy-vitamine D ou calcitriol, forme active à demi-vie courte (4 heures). Celle-ci passe dans le sang, va se lier à son récepteur dans les cellules cibles (plus de 36 répertoriées à ce jour).

 

Impact sur la santé

 

La vitamine D

  • contribue au maintien d’une ossature et d’une fonction musculaire normale chez l’adulte.
  • a un effet sur l’immunité, réduit le risque d’infection aigüe des voies respiratoires, a un rôle modulateur dans de nombreuses pathologies auto-immunes où l’immunité est exacerbée.
  • Sa carence est liée à un accroissement des risques cardiovasculaires.
  • a des effets préventifs contre le cancer et retarde la progression des tumeurs
  • a un rôle crucial dans la neuroprotection et la plasticité cérébrale
  • est essentielle durant la grossesse pour le développement du bébé (squelette).

 

Quelles recommandations ?

 

A ce jour, il n’existe pas de véritable consensus concernant les doses en vitamine D à préconiser.

 

L’Académie Nationale de Médecine s’aligne sur les données des experts de l’Endocrine Society qui recommandent de 1500 à 2000 UI/jour pour les adultes, 600 à 1000 UI pour les enfants et adolescents entre 1 et 18 ans.

De nombreux articles recommandent d’administrer la vitamine D de façon journalière et à petites doses plutôt que des doses massives annuelles de 200000 UI qui ont un effet contraire à celui attendu : d’augmenter le risque de chutes (+15%) et de fractures (+26%) chez des personnes âgées.

 

La supplémentation en vitamine D ne représente pas de danger par rapport aux calcifications tant qu’elle reste en dessous de 10000 UI par jour.

Si des calcifications artérielles sont déjà installées, il peut être intéressant de coupler la prise de vitamine D à une supplémentation en vitamine K2.

 

Pour atteindre un taux sanguin idéal (entre 30 et 100ng/mL), il est préférable tout d’abord de mesurer le taux actuel de vitamine D et d’évaluer vos besoins en fonction de votre profil (enfant, adulte, femme enceinte, sénior, exposition solaire habituelle, pathologies).

 

Au-delà de 50 ans, il est recommandé d’en prendre d’octobre à avril sous nos latitudes.

 

Au-delà de 70 ans, il est recommandé de prendre toute l’année une dose de 1000 à 2000 UI pour maintenir un taux sanguin correct (entre 50 et 100 ng/mL).

 

Mon conseil : visez un taux supérieur à 55ng/mL avant l’entrée de l’hiver, d’une part pour préserver vos stocks mais aussi parce que c’est le seuil acceptable pour bénéficier des effets de stimulation et régulation immunitaire de la vitamine D.

 

Apport en compléments

 

De nombreux laboratoires proposent de la vitamine D issue de la lanoline de la laine de mouton (source animale) ou du lichen (source végétale) qui ensuite est exposée aux UVB pour produire de la vitamine D3.

 

Etant liposoluble, elle est présentée dans une huile végétale, généralement de l’huile de colza avec parfois la présence de Chardon-marie pour sa métabolisation hépatique.

 

Il est recommandé de la prendre le soir au cours du repas. Elle s’assimile mieux avec la présence dans le repas de magnésium (présent dans la plupart des fruits et légumes) et de vitamine A (foie d’animaux, abats, jaune d’œuf ou dans les légumes et fruits orangés avec son précurseur, le béta-carotène).

 

 

Mise en garde : Les conseils et informations donnés ici ne remplacent pas une consultation chez un médecin ou un autre praticien de santé. En cas d’élément manquant (problème de santé, grossesse…) ils peuvent ne plus être valables.